Alors que les autres paniquent, le fonds KKR à contre-courant, achète tout

Alors que la plupart des fonds d’investissement adoptent une posture défensive face à l’incertitude des marchés, la société américaine d’investissement mondiale KKR passe à l’offensive. En une semaine, le géant du capital-investissement a investi plus de 8 milliards de dollars, défiant les tendances et raflant des acquisitions stratégiques en Europe. Une stratégie offensive qui rappelle ses coups de maître pendant la crise du COVID.

Alors que les marchés mondiaux se figent face à la hausse des taux et aux incertitudes politiques, le géant du capital-investissement KKR défie la peur ambiante en investissant plus de 8 milliards de dollars en une seule semaine. Sans banques, sans freins, juste des paris audacieux.
KKR, le prédateur des marchés en crise
Alors que nombre de ses rivaux observent le marché depuis la ligne de touche, paralysés par les hausses de taux et la volatilité provoquée notamment par les politiques commerciales américaines, KKR passe à l’offensive. Et pas timidement : en quelques jours, le fonds a réalisé une série de transactions totalisant plus de 8 milliards de dollars.
La société américaine a mis la main sur Assura, un acteur britannique de l’immobilier médical, pour 2,1 milliards de dollars, puis sur le suédois Karo Healthcare, un fabricant de médicaments, pour 2,8 milliards. Elle a également remporté l’enchère pour OSTTRA, une plateforme stratégique dans la chaîne de post-trading, pour plus de 3 milliards. Et ce n’est pas fini : KKR serait désormais en discussions pour investir 4 milliards de dollars dans Thames Water, la plus grande entreprise de services publics du Royaume-Uni, en grande difficulté financière.
Un mouvement agressif dans un contexte de taux élevés et de coûts de financement en hausse. Mais KKR joue selon son propre manuel de crise, celui qui lui a permis de prospérer pendant la pandémie.
Une audace alimentée par une puissance financière interne
Là où d’autres firmes de private equity dépendent de financements externes de plus en plus coûteux ou difficiles à sécuriser, KKR fait cavalier seul. Lorsque le financement de l’opération Karo s’est effondré à la dernière minute, la firme n’a pas hésité une seconde : elle a utilisé ses propres fonds pour boucler l’accord.
Cette « puissance de feu interne », selon les mots de l’associé Iñaki Cobo, est devenue l’atout majeur de KKR dans un contexte de resserrement du crédit. Peu de concurrents peuvent se permettre un tel luxe. Cela confère à KKR une agilité redoutable et une capacité à conclure rapidement, dans un climat où la prudence est devenue la norme.
Sans dépendre des banques, en misant sur sa trésorerie et sa rapidité d’exécution, le fonds prouve une fois de plus qu’il sait tirer profit des crises.
L’Europe et l’Asie, nouveaux terrains de jeu

Mais la stratégie de KKR ne se résume pas à de simples rachats opportunistes. La firme affiche une vision macroéconomique audacieuse, misant sur une « reprise asynchrone » – c’est-à-dire une reprise plus rapide en Europe et en Asie qu’aux États-Unis.
Avec plus de 600 milliards de dollars d’actifs sous gestion, KKR dispose des ressources nécessaires pour déployer rapidement du capital dans ces régions. Son approche : prendre des risques calculés quand les autres cherchent à se couvrir.
En résumé, KKR ne fuit pas la crise — elle l’exploite. Pour KKR, les périodes de turbulence ne sont pas une menace, mais une opportunité. Loin d’une simple stratégie opportuniste, c’est une conviction profonde : les meilleures affaires se font quand le marché panique. Loin des réflexes défensifs classiques, elle applique une lecture historique des cycles économiques : c’est dans les périodes de chaos que se forgent les meilleures opportunités d’investissement. La leçon ? Quand tout le monde vend, KKR achète. Et l’histoire montre qu’il a souvent eu raison.
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