ALERTE : ces cygnes blancs qui annoncent un krach boursier, par Vincent Clairmont

Il existe aujourd'hui 15% de risques pour que deux "cygnes blancs" (la faillite de First Brands et une information perturbante délivrée par Oracle) se transforme en crise systémique. Sans compter les tensions sur les dettes souveraines où la crise institutionnelle française pourrait être l'étincelle qui met le feu au dépôt d'explosif.

Le marché, dans son optimisme parfois aveugle, aime à se raconter des histoires. L'histoire d'une intelligence artificielle aux profits infinis, ou celle d'un crédit privé offrant des rendements élevés sans risques apparents. Mais deux événements récents, surgissant dans des secteurs que tout semble opposer, viennent de déchirer le voile de ces récits complaisants. D'un côté, un rapport interne à Oracle révèle que sa lucrative activité de cloud IA tourne avec des marges faméliques. De l'autre, la faillite retentissante de First Brands Group expose le géant bancaire UBS à plus d'un demi-milliard de dollars de pertes potentielles, jetant une lumière crue sur les zones d'ombre du financement privé.

Le premier réflexe serait de crier au « cygne noir », cet événement imprévisible et dévastateur théorisé par Nassim Nicholas Taleb. Ce serait une erreur d'analyse. Ces secousses ne sont pas des cygnes noirs surgis de l'inconnu, mais bien des « cygnes blancs » : des risques parfaitement prévisibles, connus de certains, mais que l'euphorie collective ou une quête de rendement à tout prix ont poussé à ignorer.

Ces deux affaires, loin d'être anecdotiques, sont les symptômes d'un changement de régime fondamental. Elles marquent la collision brutale entre la fin de l'ère de l'argent facile et deux des piliers de la dernière décennie : la croissance technologique à tout prix et l'ingénierie financière opaque. Il est impératif de déconstruire ces deux signaux d'alarme pour comprendre la tempête qui pourrait s'annoncer.