La France a créé un fonds souverain appelé "Lac d'Argent", supposé défendre les groupes français contre les appétits étrangers. Problème : l'État n'a pas un fifrelin à consacrer à cette opération, trop occupé à financer d'énormes déficits causés par les maladresses d'Emmanuel Macron. Dans l'esprit de notre géant mondial de l'intelligence économique appelé Bruno Le Maire, une idée brillantissime a germé : demander aux financeurs de Daesh de défendre la souveraineté française (si, si, il a osé). Abu Dhabi, déjà hébergeur d'un Louvre pétromonarchisé, a accepté de mettre un milliard € sur la table...
Un fonds souverain français financĂ© avec l’argent des Émirats Arabes Unis, ça ne pouvait pas s’inventer. Et pourtant, Bruno Le Maire a osĂ©. En crĂ©ant le “Lac d’Argent”, fonds privĂ© mais souverain (si, si, c’est possible, plus c’est gros, mieux ça passe) français chargĂ© de dĂ©fendre la souverainetĂ© de nos multinationales, notre ministre national a rĂ©alisĂ© une sorte de performance. Il a fait le tour des crĂ©anciers de la France, dont les Émirats Arabes Unis, pour faire la manche.Â
D’oĂą l’intĂ©rĂŞt marquĂ© d’Abou Dhabi, dont le fonds souverain Mudabala a acceptĂ© de cotiser Ă hauteur de 1 milliard € pour sauver la souverainetĂ© française. N’importe quel État souverain aurait tirĂ© un signal d’alarme Ă cette occasion. Bruno Le Maire, lui, est très content :
"C'est un signal très fort d'avoir le fonds d'Abu Dhabi qui investit 1 milliard d'euros dans ce fonds d'investissement à la française"
Un signal très fort, oui, mais de la dĂ©pendance française Ă l’argent des pĂ©tromonarchies, situation pathologique qui semble rĂ©jouir notre ministre.Â
Rappelons au passage qu’Abou Dhabi a largement financĂ© Daesh Ă partir de 2011, et s’est lancĂ© dans une guerre sanglante au YĂ©men. Mais il faudrait avoir mauvais esprit pour penser que les financeurs de Daesh constituent une menace pour la souverainetĂ© française.Â