La crise de liquidités aux Etats-Unis pourrait être bien plus structurelle que les analystes ne l’ont dit lors de la poussée de fièvre de septembre. On se souvient que, fin septembre, le taux repo, c’est-à-dire le taux de refinancement interbancaire, avait fait une rapide poussée au-dessus de 10%, obligeant la FED à injecter en urgence 300 milliards de dollars pour apaiser les esprits. La FED vient d’annoncer qu’elle se tenait prête à une nouvelle intervention.
La crise de liquidités est-elle plus pérenne qu’on ne le dit? Après l’épisode du mois de septembre aux Etats-Unis, de nombreux spécialistes et commentateurs étaient intervenus pour jurer leurs grands dieux que cet épisode était purement passager et ne devait pas être interprété comme la manifestation d’une crise structurelle.
Quelques jours plus tard, on peut être sceptique sur ces déclarations optimistes. Le président de la FED, Jérôme Powell, vient en effet de déclarer qu’il se tenait à nouveau prêt pour intervenir en cas de nouvelle crise de liquidité. Il accroitrait ainsi le bilan de la banque centrale en rachetant à des banques à court de liquidité des bons du Trésor pour les refinancer. Beaucoup voient dans cette annonce l’équivalent d’un Quantitative Easing tel qu’il est pratiqué par la BCE.
A un moment où le système bancaire européen est durement éprouvé par les taux bas. Cette annonce illustre une nouvelle fois la faiblesse du système bancaire mondial. Au-delà des vagues de licenciement massif contraintes par des taux bas, c’est l’atonie de l’activité mondiale qui met le système financier en difficulté. Assez rapidement, comme en 2008, l’activité de Shadow Banking devrait susciter de nombreuses failles dans le financement mondial.
Certains n’hésitent désormais plus à pointer du doigt les risques que les désordres financiers persistants font courir aux grands équilibres macroéconomiques. Pour mémoire, le directeur général de la Caisse des Dépôts n’a pas hésité à parler publiquement d’une prochaine crise systémique.