L’assurance vie est la grande victime collatérale des taux négatifs. Les placements en euros sont de plus en plus difficiles à rémunérer. Après des annonces difficiles sur la réorientation des comptes vers des actifs plus risqués, les compagnies commencent à plier le genou. Arkéa, filiale bretonne du Crédit Mutuel, vient d’annoncer qu’elle injectait 500 millions dans le capital de Suravenir, sa filiale d’assurances, pour soutenir son activité.
L’assurance vie ne se porte guère mieux que les banques. On l’a déjà évoqué dans ces colonnes. Une nouvelle preuve vient d’être donnée par Arkéa, l’entité bretonne du Crédit Mutuel. Celle-ci a sollicité le groupe pour recapitaliser Suravenir, sa filiale d’assurance vie à hauteur de 550 millions d’euros. Officiellement, cette opération financière destinée à consolider le ratio de solvabilité de la filiale, est sans impact sur les résultats du groupe et ne traduit aucune difficulté financière. On se montrera évidemment un peu plus mesuré sur la portée du geste.
Selon nos informations, les assureurs vie contestent aujourd’hui avoir la moindre difficulté financière et choisissent seulement de se montrer prudents. Il n’en reste pas moins que la dégradation du ratio de solvabilité obligeant à une recapitalisation est tout sauf anodine. Elle montre l’impact de la baisse des taux sur l’exigence en capital dans les compagnies d’assurance vie…
C’est curieusement le moment que des députés MODEM ont choisi pour attaquer le régime fiscal de l’assurance-vie, en cherchant à abroger l’abattement fiscal au-delà de huit ans de détention. Si cet amendement était passé, il aurait pu déstabiliser les marchés. Le gouvernement s’y est opposé.
Cet épisode montre une fois de plus l’inconscience économique de la représentation nationale. S’attaquer aux avantages fiscaux d’un produit au moment même où il est en difficulté, et où il met en difficulté des acteurs systémiques de l’économie française et mondiale relève de la pure folie.
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